L’amour ne tire pas les cheveux, ne tape pas, ne donne pas des coups de pied, ne casse pas les verres, ne jette pas les fourchettes par terre, ne crache pas une cuillerée de soupe, ne renifle pas, se lave avec soin, discipline ses cheveux, change de chaussettes, ne tire pas la couverture, ne défait pas les piles de cubes, colorie sans dépasser, ne double pas, ne crie pas, se couche et se lève avec le sourire, plie ses habits au pied du lit, les assortit selon leurs couleurs, dort sans bouger, danse avec grâce, grimpe avec légèreté, roule en vélo les mains sur le guidon, rentre à l’heure dite, sait faire les courses, trie la salade, mélange la sauce blanche, épluche les œufs durs, monte la vinaigrette, ne jure pas, sait sans demander, se met en rang, ne traîne pas derrière, mangent sans bruits de bouche, marche sur les trottoirs, ne court pas, ne dépasse pas les bornes, ne défie pas du regard, ne s’égratigne pas les mollets.

L’amour ignore les polkas du silence, ne met pas les mots sur les mots, ignore son instinct vrai, ajuste son visage dans le visage d’un miroir, colorie sa peau, modifie ses rythmes, modèle des morceaux de corps, se confond avec une poupée de son, émulsion des trucs de filles.