Ce jour 26 février — Il y a trente ans à l’heure d’écrire ce billet, le dernier des traversants vient au monde et en ce jour décalé à dessein pour une mise en ligne concordante, il y a quarante ans la première des traversantes montrait le bout de son nez, 10 ans d’écart entre les deux. A en croire la science, elle et lui, leur sœur, ainsi que les trois embryons non-nés, mais aussi ma mère et ma grand- mère jamais connue, et même une possible jumelle éphémère sont encore en moi, présences micro-chimériques. Ça rend songeuse.
Quasi pleine Lune au-dessus des Alpes, quelques heures après sa plénitude, face à face avec le soleil couchant derrière les Monts du Beaujolais, ciel de nuages battus par les vents, des roses et des gris, une palette pour les sens, et elle pleine, blanche dans un bleu plutôt clair. Un avion lointain disparait devant le disque, et réapparait. En 2024 il y a un renouveau de projets d’alunissage, une nouvelle phase de conquête, des études prometteuses cherchent à réaliser l’extraction de l’eau lunaire, progrès sans fin, source et conséquence du capitalisme, plans grandioses pour cette eau primordiale. Je pense aux eaux perdues des venues au monde. Ça rend mélancolique.
