Ce jour 4 juin – La sixième des 9 lunes regarde la danse qu’elle suscite, la danse libre des sorcières, je veux dire la danse du corps sans contraintes. Danser les yeux fermés… une expérience du corps en mouvement, le regard d’un•e allié•e veillant sur notre danse.
Pieds nus et yeux fermés, un sol où l’herbe se fait gazon, un doux velours, et l’espace si grand que rien ne nous arrête, la musique sur la ligne du temps, la douceur de l’herbe sous les pieds à écarter les impossibles, et la danse s’installe en soi et avec l’extérieur. Le squelette, maître des directions, des lignes et des angles, le sang et la lymphe, pulsation, flux et reflux, les muscles qui nous font chair, tonus, soutien, vitesse et immobilité, la peau réceptive accueillant la fraîcheur de l’air, caresse à la lisière de nous jusque dans les épaisseurs qui transmettent et reçoivent. La tête lâche son contrôle, les sensations justes guident les mouvements, les mènent à leur point de rupture, trouvent la logique de ce qui les continue, en maintient l’équilibre ou le modifie, en soutient l’élan pour un tour facile sur nous-même ou lâche la verticale et laisse descendre le corps jusqu’au sol, le temps d’un bref passage ou d’une exploration. Le sol est le partenaire d’une danse aux racines anciennes, du temps où nous n’avions que lui pour soutenir nos corps immatures et instinctifs, à construire la marche dans le désir d’atteindre, de toucher, de goûter le monde qui naissait de son exploration. (À suivre)