23 février 2025
#74 | petite histoire • tête à tête

Écrire une petite histoire appartenant à une classe d’histoires déjà identifiées. Une manière d’appui sur le déjà lu et le déjà écrit. 

Cueillir le mot appui d’un temps non-linéaire.

Voir apparaître une haute échelle. Et sur l’échelle, l’enfant perchée au niveau du toit d’un hangar, corps immobile, mains posées, un pied qui se dérobe, l’autre lâché, et les mains, le corps, sa force juste avant de glisser collé aux barreaux.

Appuyer l’échelle sur des villes d’outre frontière, la poussière grise de leurs rues sans asphalte, les flaques profondes quand la trombe se déchaîne, les matins froids en boucle, le prénom chantant d’une femme étrangère.

Apaiser l’ennui d’un jour de chaleur avec l’improbable petite fugue vers le hangar, la montée vers les poutres et les toits loin des flaques et des fleurs qui ne s’ouvrent que la nuit, un élan dans les os et le ventre.

Battre à la course les forces de la terre et un désir de ciel, pour l’enfant de l’échelle, son corps au long de la colonne vertébrale du monde.

Écrire d’un appui du corps sur le vide, des pieds décrochés des barreaux quand les mains s’ouvrent pour la chute immanquable. 

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