Ce jour 10 avril — La figure d’Alice en héroïne à la fois aventurière et objet des aléas de son voyage m’a toujours été proche, mélange d’une grande sympathie envers elle et de l’impuissance à l’aider, la prévenir, lui faire signe. Elle aspire à s’émanciper des règles contraignantes de la bonne éducation : ne pas courir, ne pas crier, obéir, rester propre, rester sage, ne pas manger ou boire n’importe quoi, réfréner sa curiosité. Son autonomie d’action et de pensées lui offre de réchapper aux ordres d’un flacon ou d’une chenille enivrée, de quitter la vilaine Reine Rouge tout en lui pardonnant ses normes stupides, ses injonctions dictatoriales. Ce qu’Alice découvre et investit c’est le pouvoir du-dedans, un état intérieur juste du respect de soi et de ses libertés individuelles accordé aux équilibres des communs. (À suivre)