Des mûres le long des murs ou des framboises à la lisière des bois qu’on ramasse puis qu’on mange sans attendre
Des longs glaçons cueillis au bord d’un rocher, au-dessus d’un ruisseau dont l’eau coule sous une épaisseur d’eau gelée.
Des prunes sauvages à la fin de l’été
Des grappes de raisins dans les rangs après la vendange, glanage et grisemottes sont les mots qui le disent.
Des goulées d’air en automne dans les montagnes entre sept cents et mille mètres
Du fromage de lait d’été, celui qui vient aux vaches mises au pré et nourries d’herbe
Des pignons ouverts à coups de cailloux juste sous les pins et qui salissent les doigts d’une ombre noire
Des gorgées d’eau de mer après que la vague soit entrée dans le nez et la bouche
Du blanc d’œuf cru
Du blanc d’œuf monté en neige
Des fraises des bois avant de connaître la maladie qu’un renard peut transmettre en urinant
Des bouquets de doucette en février là où la neige fond
Des tomates sur pied mordues sans attendre, du jus sur les doigts