Ce soir 26 janvier – Après les enthousiasmes d’hier, le réel s’affirme, la sensation physique du réel, son existence indépendante, somme de forces à l’œuvre qui permet l’advenue des choses, et la part qui vient de nous.
Nous installons le décor / il est solide / des points d’énergie comme des petites réserves, des blancs, des silences / engager le mouvement / le réel est là
Bienvenue à la lecture de ce billet deuxième du Carnet de Mues. Un rendez-vous éphémère et indispensable, avec but et empêchement.
Éphémère et indispensable a ouvert l’écriture de La maison de Mues – le livre, les mots ont enveloppé la poésie dans un rapport au corps, à ses prémices, dans un réinventé des débuts.
But et empêchement a suscité
Marche avec but et empêchement
une façon de mâcher l’espace spatio-temporel contraint. La mesure partagée par tout le pays pendant des semaines, que devient-elle appliquée au pied de la lettre ? Ce fut l’exploration systématique d’un disque géographique autour d’un point fixe en vingt-deux aller-retours obstinés sur une circonférence marquée de vingt-deux courtes empreintes mémorielles, vingt-deux gestes avec matière rouge. Ainsi s’inscrivit le corps cogné à une limite intangible. Une familière étrangeté par circonstances.
Trois ans après, les vingt-deux points de la ville n’ont plus la même nature, brodé en surlignure mon corps fantôme est toujours à buter sur l’empêchement, à réinterroger le but, geste simple dans la matière rouge, variable, déchirée, malaxée, tirée, mouillée, peinte, la tentative inscrite.
Ephémère et indispensable, Carnet de Mues est l’espace des petits gestes qui questionnent but et empêchement, la matière rouge d’écrire. (À suivre)